Annick Meystre, vice-présidente de l'ASP

Discours du 1er août 2025 / Mot d’introduction

Audio du discours


Bonsoir à vous,

Mesdames, messieurs,

C’est un plaisir pour moi de vous adresser quelques mots au nom de l’Association suisse des paraplégiques (ASP).

J’aimerais tout d’abord remercier Mme Laetitia Barroso, conseillère communale, qui m’a donné l’opportunité d’être des vôtres ce soir, durant ce moment convivial. J’aimerais également faire un clin d’œil et adresser un remerciement tout particulier à un autre local de l’étape, par le truchement duquel j’ai été contactée. Il s’agit d’une figure emblématique du domaine du sport adapté, cheville ouvrière notamment de l’association Handiconcept et de Plusport Monthey.

Vous l’aurez reconnu, je parle évidemment de Patrick Coquoz. Patrick, un grand merci à toi également !

On ne peut pas parler de l’Association suisse des paraplégiques, sans évoquer la Fondation suisse pour paraplégiques, en quelques mots et en 2 minutes.

Vous me direz, 2 minutes, ce n’est pas long. Et d’abord, pourquoi 2 minutes ? Je vous explique :

2 minutes, c’est le temps approximatif qu’ont mis les représentants des 3 cantons primitifs à signer le pacte fédéral voici 734 ans. C’est environ l’espérance de vie d’une allumette bengales. Ou encore le temps qu’il faut à Mme la Présidente pour dégoupiller un paquet de biscuits lors de la visite d’un de ses concitoyens dans sa résidence d’été… Mais 2 minutes, expérience faite, c’est aussi la durée de parcage moyenne d’une personne sans handicap sur une place réservée aux personnes avec handicap. Quand on les prend en flagrant délit, elles invoquent en effet sempiternellement « en avoir juste pour 2 minutes ».

Bon, revenons-en à nos lampions : la Fondation suisse pour paraplégiques est basée à Nottwil, au bord du lac de Sempach, dans le canton de Lucerne et elle fête cette année son 50e anniversaire. Vous avez certainement déjà aperçu ses spots publicitaires à la télévision, ou vu sa campagne d’affichage dans nos grandes villes, ou encore croisé des bus (lausannois) dûment estampillés, notamment dans le cadre de la fête fédérale de gymnastique. Elle a été fondée voilà un demi-siècle par le Dr Guido Zäch, qui fête cette année son 90e anniversaire, pionnier et visionnaire de la réadaptation des para- et tétraplégiques en Suisse

La Fondation apporte son soutien financier direct aux personnes touchées, palliant ainsi les défauts de financement des assurances en matière d’adaptation du domicile, de leur véhicule ou de moyens auxiliaires. La Fondation regroupe en effet un réseau finement tissé de prestataires à la pointe de la prise en charge globale des personnes lésées médullaires, en plus d’héberger un centre/hôpital suisse des paraplégiques, qui s’avère être une référence mondiale en la matière. Le campus entier représente un village au sein même du village, un véritable Macolin pour personnes en fauteuil roulant et compte du même coup le même nombre de collaborateurs que Massongex compte d’habitants.

La Fondation compte dans ses rangs également l’Association suisse des paraplégiques, qui vient de fêter son 45e anniversaire. Elle accompagne et soutient ses membres, de manière décentralisée et donc à travers la Suisse, et au travers de ses 26 clubs en fauteuil roulant dans différents domaines : que ce soit juridique, social, construction sans obstacle, voyages et loisirs, mais aussi dans le domaine sportif. L’ASP s’associe en effet à PluSport dans le cadre de Swiss Paralympic, la faîtière du sport de compétition pour personnes avec handicap physique et sensoriel.

Chaque année paire, durant 10 jours, les Paralympiques d’été et d’hiver (les derniers se sont déroulés à Paris, les prochains jeux d’hiver quant à eux à Milan-Cortina, auront lieu en début d’année prochaine déjà) mettent en lumière des sportifs d’élite ou des « superhéros » comme ils sont parfois appelés, générant un engouement toujours plus grand et offrant une vitrine à nulle autre pareille pour cette minorité, une sensibilisation du grand public et une promotion de l’inclusion.

Mais est-ce que l’objectif ne serait pas aussi de pérenniser cette évolution positive une fois les projecteurs éteints ?

Je parle ici par exemple d’échanges à bâtons rompus lorsqu’une personne dite valide rencontre un skieur «assis», autonome, ou accompagné d’un pilote, sur les pistes de ski (idem en été sur les parcours VTT), et qu’une émulation se créé par et autour du sport ou d’une pratique commune. Les questions fusent rapidement :

– Ah mais comment tu fais pour prendre le télésiège ?

– C’est un amortisseur de moto que tu as-là ? Eh ben dis-donc

– Purée, mais ça a l’air super cool comme engin ; tu dois avoir de super sensations…

– J’en passe et des meilleures

J’aime à dire que l’inclusion se distille à l’intérieur de différentes strates, que ce soit au niveau légal, avec des jalons qui ont été posés, comme ceux délimitant les bords des pistes, avec des révisions de lois, notamment avec le lancement l’an dernier de l’initiative d’inclusion, mais le plus grand défi reste de viser un changement de paradigme, une mise à jour des consciences individuelles. L’inclusion peut donc aussi se dérouler de façon spontanée autour d’un apéro, d’une raclette partagée ou d’un feu du 1er août !

En cette journée historique, j’aimerais vous citer le préambule de la Constitution fédérale suisse qui mentionne que « la force du peuple se mesure au bien-être du plus faible ». N’oublions pas que ce que l’on voit du handicap et des personnes en situation de handicap correspond en réalité à la partie visible de l’iceberg. On voit évidemment les succès de notre équipe paralympique, les personnes avec handicap qui sortent et vivent une vie autodéterminée et autonome.

Bien souvent, on oublie la partie immergée de l’iceberg : les combats du quotidien, les soucis physiques et autres répercussions psychologiques, les manquements au niveau de l’accessibilité publique, toutes les personnes qui ne peuvent pas faire le choix de leur lieu de vie, ce pour diverses raisons, ou qui sont en attente de place dans des institutions.

Je me permets de vous rappeler en bref que :

– l’entrée au centre des visiteurs, le Paraforum, à Nottwil, est gratuite (je me tiens très volontiers à disposition pour organiser des visites sur mesure, si vous le désirez)

– et pour les adeptes de lecture, j’ai quelques exemplaires du Paracontact, le magazine de l’Association suisse des paraplégiques, mais svp ne les utilisez pas comme lampions 😉

Et pour finir, Mesdames, Messieurs, je vous encourage à devenir membre de la fondation suisse pour paraplégiques… Vous verrez, ça ne vous prendra littéralement que 2 minutes !

Au nom de l’Association et de la Fondation suisse pour paraplégiques, je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une magnifique suite de festivités et d’année

Annick Meystre, vice-présidente de l’Association suisse des paraplégiques (ASP)

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